Contre l’aménagement Bois Blancs et du Marais

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par Entrelianes

Recours contre les projets d’aménagements de Bois-Blancs à Lille et du Marais à Lomme

Un recours en justice contre les projets d’aménagements des quartiers des Bois-Blancs à Lille et du Marais à Lomme.

L’association Entrelianes porte un recours contre la délibération du 17 décembre 2021 de la Métropole Européenne de Lille (MEL) approuvant la dernière modification de son Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLU2) au motif de la contestation de 2 Orientations d’Aménagement Programmé (OAP) : celle des Aviateurs – Pointe des Bois-Blancs d’une part, celle des Rives de la Haute-Deûle (RHD2)d’autre part.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Pour mettre en œuvre les projets qu’elle veut voir naître sur ces quartiers, la Ville de Lille doit nécessairement modifier le Plan Local d’Urbanisme métropolitain (PLU2 de la MEL). Normalement, une telle transformation passe par une enquête publique dédiée aux projets d’aménagements concernés, afin de permettre aux habitants de s’exprimer au travers d’une concertation à la hauteur des enjeux. A l’issue d’une telle enquête publique, la MEL peut reconnaître l’intérêt général de ces projets et autoriser la modification du PLU2.

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Mais il n’en a pas été de même pour ces deux grandes opérations d’aménagement.

En effet, la Métropole Européenne de Lille a enclenché en octobre dernier une « petite » procédure de modification du PLU à l’échelle de l’ensemble de son territoire au prétexte de simples ajustements techniques destinés à harmoniser les documents d’urbanisme de nouvelles communes. Or, c’est dans ce cadre de modification globale du PLU que la Ville de Lille a fait passer discrètement ses projets d’aménagement.

Dormez-bien braves gens, il n’y a rien à voir… 

Personne n’a fait le lien entre ces « simples ajustements techniques » du PLU à l’échelle de la MEL et le feu vert qu’il donnait aux importants projets urbains de Bois-Blancs et de Lomme (ainsi qu’à 22 autres projets sur Lille). Cette procédure pour le moins discrète a complètement échappé aux habitants des quartiers concernés.

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Dans le cadre de l’OAP Aviateurs – Pointe de Bois-Blancs, cette procédure permet de passer en catimini – sans autre possibilité de discussion – la démolition de la moitié des immeubles des Aviateurs, le déménagement de l’ensemble des 350 familles et la reconstruction de quelques 700 logements, sans compter une surface quasi équivalente en autres locaux et équipements. Alors que les 350 logements actuels sont des logements très sociaux, il est annoncé que seuls 90 logements relèveront de la même catégorie après travaux (soit neufs, soit réhabilités). Cela signifie que de façon mécanique et injuste, pour la plupart des habitants des Aviateurs, il ne sera pas possible de revenir dans ces logements. D’une part, leurs catégories de revenus ne leur permettront pas d’y prétendre, d’autre part, ils ne bénéficieront d’aucune priorité de retour. 

Nous considérons que ce procédé est véritablement scandaleux et tout à fait contestable.

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Pour les Rives de la Haute-Deûle (autour d’Euratechnologies, ainsi que sur le Marais et Boschetti), il s’agit de densifier encore le tissu urbain déjà renouvelé, d’augmenter les hauteurs de construction et de s’étendre sur les dernières friches. C’est au détriment des espaces de nature, de la qualité de vie des habitants ainsi que de la qualité de l’air que ce projet est envisagé. Sur la base des 206 000 m² à construire, ce sont ainsi 3000 équivalents logements (à raison de 70 m² par logement) qui seront insérés de force dans une trame urbaine déjà saturée : avec notamment l’apparition d’immeubles de plus de 7 étages( culminant à 25m de haut) et la,disparition des derniers espaces non construits. Sur Boschetti à la place des hangars associatifs, de nouvelles constructions priveront définitivement la gare d’eau de ses couchers de soleil. Magnifique paysage en perspective…

Cela pose également questions en termes de saturation du trafic, de qualité de l’air, de routes à créer (traversant entre autre le terrain des vachers) et de ponts routiers (reliant l’ilot Boschetti). La sur-intensification urbaine est donc imposée comme seule perspective d’avenir pour nos territoires déjà saturés et pollués. 

Pour les Rives de la Haute-Deûle, c’est l’étude d’impact du projet qui comporte un certain nombre de failles, notamment en terme de trafic et de qualité de l’air. Les résultats présentés ont été construits selon la même méthodologie que le projet Saint-Sauveur, celle-là même qui a été déboutée au Tribunal Administratif en raison d’erreurs manifestes. Cette étude ne prend pas en compte non plus les pollutions de Refinal.

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Ainsi, face à ce fait accompli, le seul moyen de contester ces projets ou de les modérer est d’attaquer la modification du Plan Local d’Urbanisme qui en autorise les grands principes (nombre de m² construits, démolitions, nouvelle hauteur des bâtiments, aménagements des friches…). C’est ce recours que porte l’association Entrelianes, soutenue par l’association Deûl’Air.

Entrelianes s’implique de longue date sur les quartiers de Bois-Blancs et de Marais pour EN défendre les espaces de nature et la biodiversité. Mais elle n’est pas seule. La contestation est largement partagée. Elle s’est d’abord exprimée dans le cadre d’un recours recours gracieux porté par l’association et 86 habitants de ces quartiers, que la MEL n’a pas daigné retenir pour ouvrir la discussion.

L’association Deûl-Air est née de cette mobilisation. Elle a été créée par des habitants de Bois-Blancs, Marais et Mont-à-Camp. Elle s’est constituée pour faire évoluer véritablement ces projets dans le respect des habitants, de leurs besoins, de leurs attentes et dans le soutien au recours d’Entrelianes.

Deûl-Air est une trop jeune association pour pouvoir ester en justice mais elle assure sur le quartier un travail de suivi des projets, de relais de la parole des habitants, de recherche d’informations et de contre-projets. Elle intervient également au sein des différents espaces locaux de discussion (réunion de quartier, mairie de quartier…).

Avec Deul’Air, nous interrogeons en effet : 

– la question du relogement des habitants des Aviateurs

– l’absence d’étude d’impact sur ce secteur préalable à la validation du projet

– la protection du boisement de Montpellier

– la densification de la friche du Marais et la hauteur autorisée des bâtiments

– la construction d’un immeuble sur la façade de l’îlot Boschetti 

– les ponts routiers en lieu et place des passerelles initialement prévues

– la prise en compte des pollutions de Refinal dans l’étude d’impact RHD

– la méthodologie de l’étude de trafic

– le nombre de logements et de bureaux prévus

et surtout le fait que ces grands projets aient été validés par une procédure inadaptée à savoir une modification générale du PLU2 et non des enquêtes publiques dédiées qui auraient permis l’expression de la parole des habitants et des associations. 

Nous réclamons : 

– le relogement des habitants des Aviateurs sur le quartier, aux conditions de loyer similaires

– la protection des derniers espaces de nature (boisement Montpellier, friche du Marais et friche Boschetti) pour augmenter le nombre de m2 d’espaces verts notamment sur le quartier du Marais

– la baisse du nombre de logements et de bureaux prévus,

– la non augmentation du trafic routier

– l’amélioration des études d’impact

– une passerelle vélo et piétonne vers Boschetti 

Entrelianes et Deûl-Air lancent une collecte pour soutenir les frais de justice de cette démarche. Il est important d’y contribuer, chacun dans la mesure de ses moyens, pour soutenir la prise de risque de l’association dont les ressources sont peu importantes. Il vous sera possible de bénéficier d’une réduction fiscale à hauteur de 66% du don versé.

Contact : contact@entrelianes.org

Vous pouvez vous impliquer également autrement auprès de Deûl-Air : en adhérant à l’association, en participant à ses actions, à ses groupes de travail, en vous investissant sur tel ou tel sujet, en venant témoigner… 

Contact : deul-air@laposte.net

A quoi servira l’argent collecté ?

L’argent servira au frais de justice et notamment aux honoraires d’avocat.