« Je vais vous surprendre. Eh bien non. Non, la ville de Lille ne travaille pas avec les habitants ! » (Anne-Sylvie BRUEL, paysagiste urbaniste, qui travaille depuis 2005 sur le projet d’aménagement des Rives de la Haute-Deûle)
LE PLUS « SURPRENANT » EST QUE CETTE VIDÉO, EN LIGNE DEPUIS 2019, A ÉTÉ SUPPRIMÉE SUR VIMEO, LE LENDEMAIN DU JOUR OU NOUS EN AVONS FAIT ÉTAT, DEBUT DECEMBRE 2022 !
Il s’agit de propos qui ont été tenus par Anne-Sylvie BRUEL le 23 janvier 2019 à l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne (ENSAB, Rennes) en réponse à une personne qui lui demandait quel lien il a pu y avoir avec la population lors du projet des Rives de la Haute-Deûle (https://vimeo.com/313775976, 1h24’39 »). La suite de sa réponse est également riche d’enseignements; voir la totalité de la retranscription de l’échange en bas d’article

Plus tôt lors de sa conférence, lorsqu’elle évoquait le bâtiment qui servait de salle de spectacle de l’usine Le Blan-Lafont ainsi que de magasin pour stocker des tissus (situé au bout de la place de Bretagne), elle déplorait également que (https://vimeo.com/313775976, 48’46 ») :
« Il abrite des bureaux. Je dirais, malheureusement. Parce que j’avais imaginé que ça pouvait être une salle collective, une salle commune parce que c’était à la jonction entre le quartier habité ancien et le nouveau quartier de bureaux avec les nouvelles technologies […]. Et c’est vrai que les gens du quartier, ils n’ont pas eu beaucoup de services pour eux. Ils ont quand même tendance à considérer que ce projet, c’est un projet de bureaux, des nouveaux arrivants. Ils se sentent un peu lésés. Comme on va poursuivre […], on va essayer de réparer un peu ça et de mieux travailler pour les habitants des quartiers environnants. »
4 ans après cette conférence, on peut dire que la « réparation » ne sera qu’a minima !
En effet, le parc prévu sur la friche du Marais de Lomme (entre la rue Hegel et l’avenue des saules) est seulement dimensionné pour les nouveaux habitants des futurs logements de la friche du quai Hegel, et non pour réparer l’énorme manque d’espaces verts publics qui existe dans l’ensemble du quartier Marais/Mont-à-Camp/Canteleu ouest. Le respect des préconisations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) n’est donc toujours pas d’actualité ! Au lieu d’avoir 10 m² d’espaces verts publics par habitant, on sera au mieux autour de 5,1 à 5,5 m²/hab dans ce territoire situé sur Lille et Lomme ; il restera une carence de l’équivalent de 8 à 9 parcs du Rossignol (10 à 11 ha) !
De plus, les réunions dites de « concertation » ont vite montré que la contribution des habitants se limitera à très peu de choses. De fait, il ne faut pas être surpris que, à l’issue des deux premières réunions et/ou balades organisées en janvier et juillet 2022, le nombre de participants s’est effondré rapidement lors des réunions suivantes… voir https://deulair.fr/2022/12/07/profiter-du-parc-des-ateliers-laborieux/
Question d’une personne du public de la conférence (https://vimeo.com/313775976, 1h24’09 ») :
« Bonsoir. Tout d’abord, très beau projet. Enfin, moi, je suis paysagiste et, euh, si je peux m’associer à des projets de ce type-là, c’est avec grand plaisir. Euh, je trouve qu’au-delà de ça, il y a aussi sûrement une réflexion qui pu y avoir en amont – vous n’avez pas trop présentée – avec la population. Peut-être davantage de la ville de Lille directement.
Et donc ma question a été – est donc de savoir quel lien il y a pu avoir avec la population durant ces études, durant les études que vous avez pu faire, et est-ce que derrière, vous avez le sentiment que votre projet a été – a pu permettre l’adhésion de la population en fait très rapidement ? Et si oui, quels ont été les indicateurs au-delà des photos qu’on a pu voir aussi, effectivement avec des personnes qui s’approprient un petit peu les lieux. J’sais pas si c’est clair. »
Réponse de Mme Anne-Sylvie BRUEL (https://vimeo.com/313775976, 1h24’39 ») :
« Alors du coup, je vais vous surprendre. Eh bien non. Non, la ville de Lille ne travaille pas avec les habitants ! »
« Non, on ne nous l’a pas demandé. Alors que, en parallèle on menait un projet à Nantes où alors là c’est le top du top de la concertation, du vivre ensemble et on fait des réunions, des séminaires et des marches et des machins, etc. C’est pas faute de l’avoir demandé et il y a très peu de communication. Alors, oui j’ai fait, franchement si je suis honnête, je crois qu’en 13 ans, j’ai dû faire 5 réunions publiques et, euh, même je ne sais même plus, une complètement publique comme une grand’messe et les autres c’était avec les conseils de quartier. Voilà. Mais, ça pose des problèmes. Ça pose de vrais problèmes. […]. »
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